Claude Terrasse

Claude Terrasse, compositeur français renommé d’opéras et d’opérettes, est né le 27 janvier 1867 à L’Arbresle, dans le Rhône, et s’est éteint le 30 juin 1923 à Paris. Surnommé le « prince de l’opérette française », il est considéré comme le successeur de Jacques Offenbach, laissant une empreinte indélébile dans le monde de la musique légère.

Issu d’un milieu modeste, Claude Antoine Terrasse naît dans une famille où son père, Claude Marie Terrasse, était ouvrier en soie puis directeur d’un comptoir, tandis que sa mère, Philiberte Damiron, était dévideuse de soie. Son parcours musical commence à se dessiner durant son service militaire à Grenoble, où il se lie d’amitié avec le peintre Pierre Bonnard et sa famille.

La maison familiale des Bonnard, « Le Clos Bonnard », située au Grand-Lemps, devient un lieu d’échanges artistiques. Pendant son service, Terrasse se rapproche de Charles Bonnard, ce qui l’amène à rencontrer Andrée Bonnard, la sœur de Charles, qui deviendra sa femme. Les échanges artistiques au Clos sont évoqués dans une lettre de Charles à sa mère, soulignant l’admiration de Terrasse pour le talent de sa sœur et les moments de complicité artistique qui se créent.

Après avoir passé sept années à Arcachon, le couple Terrasse s’installe à Paris, où Claude devient organiste à la Trinité. C’est par l’entremise de Pierre Bonnard qu’il rencontre Alfred Jarry, figure avant-gardiste du théâtre. Terrasse propose alors d’ajouter de la musique à la célèbre pièce Ubu Roi, qui connaît une première tumultueuse en 1896. Cet événement marque son entrée dans un cercle artistique dynamique et avant-gardiste.

Entre 1898 et 1900, le couple Terrasse s’engage dans une expérience théâtrale unique : le Théâtre des Pantins, un petit théâtre de marionnettes installé dans leur jardin, où ils créent quatre spectacles innovants mêlant arts plastiques, théâtre et musique. Bien que la censure mette fin à cette aventure, cette période ancre durablement Claude Terrasse dans le paysage musical parisien.

La saison musicale 1913-1914 représente un tournant pour Terrasse, qui réalise son rêve de diriger un théâtre entièrement dédié à l’opérette, le théâtre de l’Apollo. Cependant, le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914 impacte gravement ses projets. Trois de ses enfants sont mobilisés, et l’activité théâtrale s’interrompt. Pendant la guerre, il compose principalement une Marche des poilus et un modeste opéra-comique, La Farce du poirier, inspiré de Boccace, tout en se préoccupant de son fils aîné blessé.

La paix ne permet pas à Claude Terrasse de retrouver son statut d’avant-guerre. Ses finances se sont détériorées et le goût du public a changé. De 1918 à 1923, il tente de relancer sa carrière avec quelques reprises et créations, mais sans grand succès. En 1923, sa santé se dégrade rapidement, et il décède le 30 juin, entouré de sa famille et de ses amis. Andrée, sa femme, le rejoint quelques mois plus tard, le 12 septembre, laissant derrière eux un héritage musical qui perdure. La maison familiale des Terrasse sera ensuite vendue à la famille Paillet, qui en est toujours propriétaire aujourd’hui.